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croquelire-la-belle

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2 avril 2009

CANDIDE-séquence 7

Jour après jour, une bonne lecture, et tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes... SEQUENCE.7 - : Pangloss retrouvé – annonce de la mort de Cunégonde LE CONTEUR Candide, attention, écarte-toi de ce gueux horrible… Mais qu’est-ce que tu fais ? Tu lui donnes les deux florins de maître Jacques !… à ce gueux tout couvert de pustules, les yeux morts, le bout du nez rongé, la bouche de travers, les dents noires, et tourmenté d’une toux violente ! …Ah le misérable saute au cou de Candide …Il est fou !...Attention ! PANGLOSS, à Candide Hélas, ne reconnaissez-vous plus votre cher Pangloss ? CANDIDE, (recul d’épouvante) Qu’entends-je ? Vous, mon cher maître ! Vous, dans cet état horrible ! Quel malheur vous est-il donc arrivé ? Pourquoi n’êtes-vous plus dans le plus beau des châteaux ? Qu’est devenue Mlle Cunégonde , la perle des filles, le chef-d’œuvre de la nature ? PANGLOSS, épuisé Je n’en peux plus. LE CONTEUR Candide, mène-le dans l’étable de maître Jacques ; donne-lui un peu de pain et de quoi boire. CANDIDE, à Pangloss Eh bien, et Cunégonde ? PANGLOSS Je suis épuisé. CANDIDE Oui, j’ai bien entendu mais répondez-moi… LE CONTEUR Puisqu’il te dit qu’il est épuisé ! CANDIDE Qu’est devenue Mlle Cunégonde ? PANGLOSS Elle est morte… LE CONTEUR Candide s’évanouit … merdum!
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31 mars 2009

Candide-séquence 6

Bonne lecture ! SEQUENCE.6 - La Hollande LE CONTEUR Il arrive en Hollande sans plus rien dans le ventre, affamé depuis des jours. (Candide fait non ) Si, si, tu es affamé, ne dis pas le contraire… Il a entendu dire que tout le monde était riche dans ce pays-là, et bon chrétien ; on va sûrement le traiter aussi bien que lorsqu’il vivait au château de monsieur le baron. Voilà un prêtre… Approche-toi et demande lui du pain, allez… CANDIDE, au prêtre Mon révérend ... REVEREND, regardant Candide de travers Un immigré, ciel !…Que venez-vous faire ici ? y êtes-vous pour la bonne cause ? CANDIDE Il n’y a point d’effet sans cause, mon révérend; tout est enchaîné nécessairement et arrangé pour le mieux. REVEREND Mon ami, croyez-vous que le pape soit l’Antéchrist ? CANDIDE Qu’il le soit ou non, j’ai faim, je manque de pain. REVEREND Tu ne mérites pas d’en manger, va-t-en, coquin ; LE CONTEUR Sa femme était à sa fenêtre, elle renverse sur la tête de Candide un plein seau de pisse… CANDIDE O Ciel ! une bonne chrétienne ! LE CONTEUR Un homme qui n’avait point été baptisé, un anabaptiste nommé Jacques voit comment on traite un être à deux pieds sans plumes qui a une âme ; il l’accueille chez lui, le nettoie, lui donne du pain et de la bière ainsi que deux florins. CANDIDE, se prosternant presque devant le bon Jacques Maître Pangloss me l’avait bien dit que tout est au mieux dans ce monde
27 mars 2009

Candide (suite)

Voici des séquences suivantes de l'adaptation. SEQUENCE.3 - : Mauvaises rencontres LE CONTEUR Chassé du paradis, le doux Candide marche sans savoir où il va; les yeux au ciel, il pleure, ou alors souvent il regarde vers le plus beau des châteaux qui renferme la plus belle des baronnettes. Il couche sous les ponts, il a froid… CANDIDE J’ai froid… LE CONTEUR Il a faim… CANDIDE J’ai faim… LE CONTEUR, le repoussant La neige tombe à gros flocons. Sans domicile fixe, il se traîne jusqu’à la ville voisine. A la porte d’un café, deux types habillés de bleu le remarquent. RECRUTEUR 1 , à son collègue Camarade, voilà un jeune homme très bien fait, et qui a la taille requise. ( à Candide ) Eh jeune homme, ça te dirait un bon repas chaud ? LE CONTEUR, à Candide N’y va pas, c’est un piège. CANDIDE Messieurs, vous me faites beaucoup d’honneur, mais je n’ai pas de quoi payer mon écot. RECRUTEUR 1, repoussant rudement le conteur Oh oh Monsieur a de l’éducation !… Les personnes de votre figure et de votre mérite ne payent jamais rien : n’avez-vous pas cinq pieds cinq pouces de haut ? LE CONTEUR Non ! CANDIDE, faisant la révérence Oui, Messieurs, c’est ma taille. RECRUTEUR 1, l’invitant Ah Monsieur, mettez-vous à table ; les hommes sont faits pour se secourir les uns les autres. LE CONTEUR, lui soufflant à l’oreille Ce sont des recruteurs. CANDIDE Maître Pangloss m’a toujours dit que tout est au mieux. RECRUTEUR 1 Alors à table… Aubergiste, à boire et à manger pour notre ami ! Ils s’installent. LE CONTEUR, à Candide Ne mange pas trop vite ; ne bois pas trop. RECRUTEUR 2, repoussant le conteur, à Candide N’aimez-vous pas tendrement ? CANDIDE Oh oui, j’aime tendrement Mlle Cunégonde. RECRUTEUR 2 Non, nous vous demandons si vous n’aimez pas tendrement le roi des Bulgares. CANDIDE Point du tout, car je ne l’ai jamais vu. RECRUTEUR 1 Comment ! C’est le plus charmant des rois, il faut boire à sa santé. CANDIDE Très volontiers ! RECRUTEUR 1 Ç‘en est assez ! Vous voilà l’appui, le soutien, le défenseur, le héros des Bulgares ; votre fortune est faite, et votre gloire est assurée. Ils se saisissent de Candide LE CONTEUR Ah mon Dieu, on lui met sur le champ les fers aux pieds ! et on le mène au régiment. SEQUENCE.4 - : la vie au régiment LE CONTEUR La vie au régiment ! ( à Candide ) Demi tour à droite !… à gauche ! hausser la baguette, remettre la baguette, coucher en joue, tirer, ah je t’avais prévenu ! Double le pas ! allez c’est nul ! trente coups de bâton pour que ça rentre ! ( il donne un coup de bâton) Tiens, prends ça aussi… Tu n’as pas voulu m’écouter. Le lendemain, Candide fait l’exercice un peu moins mal, vingt coups de bâton seulement…(jeu ) Le surlendemain, dix seulement…(jeu) ( à Candide ) Diable, tu fais des progrès incroyables. Les camarades te regardent comme un prodige, un héros. CANDIDE, courbaturé Comment, je suis un héros ? LE CONTEUR Où vas-tu ?… te promener ?…mais CANDIDE C’est un privilège de l’espèce humaine, comme de l’espèce animale, de se servir de ses jambes à son plaisir. LE CONTEUR Tu seras porté déserteur. Tu sais ce qu’on fait au déserteur ? douze balles dans la tête ! Candide s’éloigne Il n’a pas fait deux lieues que voilà quatre autres héros de six pieds, tous des camarades, qui lui tombent dessus, le ligotent, le jettent dans un cachot. On lui demande juridiquement ce qu’il aime le mieux : être fustigé par tout le régiment ou recevoir douze balles dans la cervelle. Il choisit les baguettes et essuie deux promenades ; deux mille hommes, quatre mille coups de baguettes. Ah l’écorché vif ! CANDIDE, il tombe à genoux Grâce, assez ! LE CONTEUR, un tantinet sadique Encore ! CANDIDE De grâce ! Qu’on ait la bonté de me casser la tête… LE CONTEUR Accordé !… Au moment fatal, voilà le roi des Bulgares qui passe; ce roi est un grand génie, il s’informe et comprend; Candide est sauvé ; la clémence royale sera louée dans tous les journaux, et dans tous les siècles des siècles. CANDIDE Amen. LE CONTEUR Candide a déjà un peu de peau quand le roi des Bulgares livre bataille au roi des Abares. SEQUENCE.5 - : La guerre LE CONTEUR C’est la guerre…La bataille commence. Tout de suite les canons renversent six millions d’hommes de chaque côté ; ensuite la mousqueterie ôte du meilleur des mondes environ neuf à dix millions de coquins qui en infestaient la surface. La baïonnette est aussi la raison suffisante de la mort de quelques millions d’hommes. Soit un total d’une trentaine de millions d’âmes. « O malheureux mortels ! ô terre déplorable ! O de tous les mortels assemblage effroyable »… ( il aperçoit un personnage en arme et terrifiant ) Qui êtes-vous ? LA GUERRE Je suis la Guerre. Rien n’est si beau, si brillant, si bien ordonné que deux armées en ordre de marche. Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons, forment une harmonie telle qu’il n’y en a jamais eu en enfer ! LE CONTEUR Certes, certes…Mais tous ces corps démembrés… LA GUERRE Magnifique, hein ? belliqueux, bellifique ! Héroïcusse, héroïcasse ! LE CONTEUR Une ratataouiillerie de tripes à l’air ! … une boucherie, en clair… « D’inutiles douleurs éternel entretien ! » Et mon Candide, où est-il là-dedans ? CANDIDE, sortant de sa cachette Je suis là… LE CONTEUR Tu étais caché… Mon Dieu, tu trembles… Reste caché. LA GUERRE Place aux chants de victoire, entonnons le Te Deum à la mémoire des héros morts au champ d’honneur. LE CONTEUR, montrant Candide Voilà un héros ! LA GUERRE Vivant ? LE CONTEUR Hélas… CANDIDE, enjambe un corps démembré On dirait un champ de morts… (il glisse sur un membre …) LE CONTEUR Un champ de pommes de terre… CANDIDE Un tas de morts et de mourants… LE CONTEUR Un champ d’honneur. LA GUERRE Honneurs aux héros ! LE CONTEUR Candide sauve-toi, cours dans ce village là-bas – ah merdum il est en cendres – c’était un village abare… Les Bulgares l’ont brûlé, selon les lois du droit public… Des vieillards criblés de coups regardent mourir leurs femmes égorgées, elles tiennent encore leurs enfants à leurs mamelles sanglantes LA GUERRE Honneur et gloire ! LE CONTEUR Là des filles violées, éventrées ...Là d’autres filles à demi brûlées, saignées, découpées, elles supplient qu’on les achève… LA GUERRE Honneur et beauté ! LE CONTEUR Va-t-en, Candide, sauve-toi, fuis vers cet autre village ! Candide court, s’enfuit dans un autre village où il s’arrête net Pourquoi t’arrêtes-tu ? Que se passe-t-il ? Ce village appartient aux Bulgares, tu n’as rien à craindre… CANDIDE Regarde. Les héros abares l’ont traité de même, filles violées, cervelles arrachées. LE CONTEUR Cours, va-t-en loin de ces ruines fumantes, courage, fuis donc ! et n’oublie jamais Mlle Cunégonde.
21 mars 2009

Adaptation théâtrale de Candide

Voici le début d'une adaptation théâtrale de "Candide" , pas commune, proche du texte, et laissant une certaine liberté aux comédiens, dans le sens d'un libre et joyeux emportement . Ceux ou celles qui sont intéressés pour monter ce spectacle peuvent me contacter en laissant un commentaire ou un message sur ce blog Bonne lecture. CANDIDE de Voltaire Adaptation théâtrale de Claudio Ponté Les personnages Le conteur Candide Cunégonde Pangloss Cacambo SEQUENCE.1 - : Présentation des personnages principaux Le conteur s’avance LE CONTEUR Il y avait en Westphalie, dans le château de M.le baron de Thunder-ten-tronckh, un jeune garçon à qui la nature avait donné les mœurs les plus douces. Sa physionomie annonçait son âme. Il avait le jugement assez droit avec l’esprit le plus simple : c’est je crois pour cette raison qu’on le nommait Candide … Mesdames, Messieurs ( à la manière d’un présentateur ) : Candide !… ( à Candide ) Approchez donc…ne soyez pas timide, saluez le public… ( si public scolaire ? ) (Prenez des notes…interrogation écrite à la fin du spectacle.) Candide a 17 ans, peu de poil au menton, et il est amoureux de la jeune et appétissante, Mademoiselle Cunégonde… Mesdames, Messieurs ( à la manière d’un présentateur ) : Mademoiselle Cunégonde ! … Approchez, Mademoiselle…saluez le public Mlle Cunégonde est la fille du baron Thunder ten tronckh, 71 quartiers de noblesse, un des plus puissants seigneurs de la Westphalie car son château a une porte et des fenêtres. Sa femme, Madame la baronne Von Thunder ten tronckh pèse trois cents kilos, ce qui lui attire par là une très grande considération. (Montrant un autre coin de la scène) Et voici maître Pangloss, le célèbre précepteur, l’oracle de la maison…mais si mais si, le petit Candide écoute vos leçons comme l’évangile. Mesdames, Messieurs ( à la manière d’un présentateur ) : Maître Pangloss ! Il enseigne la métaphysico – théologo –cosmolo - nigologie. PANGLOSS Il est démontré que les choses ne peuvent être autrement : car tout étant fait pour une fin, tout est nécessairement pour la meilleure des fins. CANDIDE, présentant le conteur Et voici notre bien-aimé conteur. LE CONTEUR, vaniteux Merci ! Très aimable Candide, merci , merci à tous ! PANGLOSS, au conteur Permettez… Les nez ont été faits pour porter des lunettes ; aussi avons nous des lunettes. Les jambes sont faites pour porter des pantalons, et nous avons des pantalons. Les pierres ont été formées pour être taillées et pour en faire des châteaux ; aussi monseigneur a un très beau château. Les cochons sont faits pour être mangés, nous mangeons donc du porc toute l’année. LE CONTEUR, vexé Pardon, mon cher ! mille pardons ! Nous mangeons aussi du bœuf…et… et du poisson aussi ! CUNÉGONDE, à Candide Candide, venez par ici… Connaissez-vous « l’innéisme virtuel » de Monsieur de Leibniz ? CANDIDE Après le bonheur d’être né baron de Thunder-ten-tronckh, mon bonheur est de vous voir tous les jours, Mademoiselle. CUNÉGONDE Ne dites pas de sottise. ( Elle l’entraîne au dehors ) PANGLOSS Ceux qui disent que tout est bien disent une sottise : il faut dire que tout est au mieux. LE CONTEUR, ironique J’entends bien, maître Pangloss, que vous êtes le plus grand philosophe de la province et donc de toute la terre, n’est-ce pas, Candide … Candide ?…(Il a disparu) Il a disparu… SEQUENCE.2 - : Le paravent et Candide chassé LE CONTEUR Un jour, Cunégonde voit dans le parc, entre des broussailles le docteur Pangloss qui donnait une leçon de physique expérimentale à Paquette, la femme de chambre de sa mère, une petite brune très jolie et très docile. Mlle Cunégonde a beaucoup de disposition pour les sciences, et elle observe les expériences réitérées dont elle est témoin ; elle voit clairement la raison suffisante du docteur, les effets et les causes PAQUETTE Ah du bruit… maître Pangloss, on vient ! PANGLOSS, essoufflé Une marmotte… c’est rien… PAQUETTE On vient, vous dis-je ! PANGLOSS Au mieux !…au mieux ! LE CONTEUR Mlle Cunégonde s’en retourne au château tout agitée, toute remplie du désir d’être savante CUNÉGONDE Candide… Candide, suivez-moi… CANDIDE Cunégonde, qu’avez-vous, vous êtes toute rouge ? CUNÉGONDE Non, c’est vous…Bonjour… CANDIDE Moi, je rougis ?… bonjour…(disant n’importe quoi ) oui, rien n’est dans l’entendement qui ne fut d’abord dans les sens CUNÉGONDE Comment ?… que dites-vous ? CANDIDE Je… vous êtes très belle… les principes du raisonnement… vos joues sont rouges… CUNÉGONDE Suivez-moi derrière ce paravent… ramassez mon mouchoir… LE CONTEUR, commentant Il le ramasse ; elle lui prend innocemment la main Les deux jeunes disparaissent derrière le paravent. CANDIDE, off, de derrière le paravent Cunégonde… que vous êtes brûlante ! LE CONTEUR Sans doute il lui baise innocemment la main CUNÉGONDE, off, de derrière le paravent Candide, cessez…oh… LE CONTEUR Sans doute il lui caresse un sein… CUNÉGONDE Non !… stop !… encore ! LE CONTEUR Leurs genoux tremblent…et leurs mains… CUNEGONDE Cessez…Non !…stop !… encore ! LE CONTEUR Ah Malheur, voilà Monsieur le baron qui arrive ! … (aux amoureux ) chut !… Trop tard, il a entendu… il voit la cause et l’effet !… Il chasse Candide du château à grands coups de pied dans le derrière ; Cunégonde s’évanouit.
2 février 2009

Pièces policières pour enfants

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Comme promis, je vous signale un recueil de pièces de théâtre pour enfants de dix ans environ.
"La pension des grand-mères"...On vole la pension d'une grand-mère mais heureusement un ange veille !

et "Le collier" ...on vole un collier d'une dame dans un train, un jeune mène l'enquête.

toutes les deux éditées chez Retz dont voici le lien :

http://www.editions-retz.com/product-9782725621722.html

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1 février 2009

Pièces pour enfants

 


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Ce que je veux exprimer aujourd'hui, c'est une grande satisfaction. J'ai participé à l'écriture du recueil "20 pièces à jouer" édité chez RETZ, et les pièces que j'ai écrites sont, malgré les années, encore jouées par des passionnés de théâtre pour enfants.

Voici leurs titres, suivis du lien :   

         "Histoire naturelle des maux"...Personnification des maladies

         "Marie"...une petite fille issue d'un milieu défavorisé est reçue

               chez sa copine riche.

         "Le coeur sur la patte"...  histoire d'un chien un peu spécial

         "Le grenier aux malles"...      un grenier plein de mystère

http://www.editions-retz.com/collectionprod-8-1138-1.html

Si vous recherchez des pièces, n'hésitez pas, vous allez passer un bon moment car les enfants ont un jeu très naturel.

Dans le prochain message, je présenterai un deuxième recueil auquel j'ai aussi apporté ma petite contribution, toujours chez RETZ.



25 janvier 2009

dimanche soir

Il est 22h45 ma fille regarde un film sur son portable, ma femme consulte ses messages, non, elle fait une réussite sur son ordi et moi je m'interroge... Par exemple, je me demande comment améliorer mon blog, comment utiliser cet outil révolutionnaire au mieux comment l'utiliser pour diffuser mes écrits. Ou simplement pour communiquer avec les autres - et d'abord avec moi même ! Demain je bosse tôt, il est vraiment tard...je vais faire des vers... arrête-toi avant !...avant de croire que tu es la réincarnation de Victor...Victor Hugo ! Bonsoir
18 janvier 2009

L'oeuvre d'art (fin)

Les familles ayant un ou plusieurs adolescents déménagèrent, d’autres emplirent précipitamment des valises et s’enfuirent par le train, en voiture, et même à pied ! Le nombre accru d’accidentés de la route inquiéta les gendarmes. J’étais jeune homme, à l’époque, continuait le croque-mort. Plutôt turbulent et heureux de vivre…Il baissa la voix pour dire : je me souviens encore d’elle. - De qui ? - La ferme !... J’allais pas souvent à l'église, et encore moins à la mairie. Ce jour-là j’allais chercher ma nouvelle carte d’identité, la gratuite, tiens. En levant les yeux, j’ai vu « l’œuvre d’arrrt ». Au prime abord, rien d’extraordinaire. Un classique paysage de par chez-nous, la mer avec sa plage, le ciel, bôf ! Pas de quoi fouetter un chat comme on dit. Pis moi, la peinture, tiens, prends ça !… Il cracha de nouveau. Et tout d'un coup son visage de brute se transfigura...Sa voix elle-même changea, se radoucit : - Et puis j’ai croisé son regard, murmura-t-il... Sur le côté droit du tableau, un visage... le visage d’une jeune fille rousse, très pâle, représentée de trois quarts. Avec des yeux…un regard…Il avait la fraîcheur d’un matin d’été, l’éclat de la rosée traversée par la lumière du matin, la senteur des sous-bois...Je forçais mon regard à observer le ciel – banal - la plage – quelconque - mais il glissait doucement, irrésistiblement vers le beau visage… et les yeux. Brillants et profonds comme un lac...J’étais un garçon bouffé par l’acné, aux cheveux longs et crasseux, mal dans ma peau ; je prenais un plaisir sadique à me moquer des filles. Elles s’écartaient de mon chemin, elles m’évitaient, ces idiotes. Mais pas elle ! Je prenais sur moi, je détournais les yeux, allongeais la jambe pour foutre le camp mais elle me rappelait, s’accrochait à moi. Ses yeux, ses lèvres…ils étaient vivants ! - Ah, fis-je incrédule. - La ferme ! dit le croque-mort en me jetant un regard terrible. Je ne savais plus du tout où j’étais, ce que j’étais venu foutre ici. Les autres jours non plus, je ne savais pas. Je ne savais plus. Je me faisais porter pâle au boulot pour venir la voir. Je balançais des excuses bidons à la secrétaire de la mairie, rien que pour rester planté devant elle et la contempler. Elle m’appelait, m’invitait dans sa vie, me gorgeait d’espoir, d’amour…Le reste, tiens, je m’en foutais…prends ça ! Elle m’appelait…Et moi je restais là comme un handicapé fou d’amour…Des jours et des nuits…je rêvais d’elle, je la voyais, tiens, comme je te vois ! je la sentais tout contre moi, je la dévorais, je…je… Et un soir - maudit soit la salope ! - tout d’un coup elle a pris un air sévère et m’a dit : Viens, je t’attends !... On habitait au troisième.J'ai ouvert la fenêtre... Par chance, je suis tombé sur le toit d’une bagnole. Un mois de coma, les jambes brisées… Quand je suis revenu à moi, l’étranger avait disparu avec son « oeuvre d’arrrt ». Longtemps j’ai hurlé comme un fou… - Voilà l’histoire, dit le croquemort en ôtant son chapeau mou. J’observai la longue cicatrice sur son crâne dégarni en frissonnant malgré moi. - C’est l’amour de votre vie, dis-je maladroitement. Il me foudroya du regard. Son poing se serra... Allait-il me frapper ? Je reculai, trébuchai à cause d'un pot de fleurs artificielles. Qu'est-ce que j'étais venu faire ici ? je ne m'en souvenais plus ! Je lui tournai le dos, j’allais m’éloigner d’un air piteux quand je l’entendis grogner : - Quel âge avait donc ton oncle ? J'entendis son rire...L’allée E, jeune homme, rappelle-toi ! tiens, prends ça !… Je me mis à courir,à fuir vers les lumières rassurantes de la ville...Mais ce rire diabolique me poursuit encore aujourd'hui.
18 janvier 2009

L'oeuvre d'art (suite 2)

En remerciement de l’accueil des habitants, continuait-il, le bâtard nous offrait une précieuse « oeuvre d’arrrt » comme il disait. Les élus courtois lui firent bonne figure mais, ma foi, il arrivait juste au moment où une décision importante allait être prise par le conseil. On le remercia poliment. Pour lui être agréable et le voir partir au plus vite, voilà, on accepta d’exposer « l’oeuvre d’art » dans le petit hall de la mairie. A peu de temps de là, le jeune fils de Monsieur le Maire mit fin à ses jours. Il s’était jeté sous un train. Il avait laissé un mot: « Je ne peux pas vivre sans elle, je vais la rejoindre » Un chagrin d’amour l’avait emporté. On connaissait le garçon très sensible – trop, disait sa mère. Cela confinait à la maladie. Un amour adolescent c’est banal oui et non, mais ça remue toujours, tiens ! Et même que ça fait rêver, puisque c’est beau l’amour. Je détournai les yeux. Je sortais moi-même d’une douloureuse aventure amoureuse. La « beauté » de l’amour - Qui était la fille en cause ? - Personne ne le savait, tiens. Quelque temps plus tard, un second suicide fit frémir la population. La jeune fille s’était empoisonnée. Elle avait à peine seize ans, était la joie de vivre même. Les parents, les amis, les enseignants, personne ne comprenaient. Sur sa table de nuit, un mot : « pardon mais je pars la rejoindre». Les pauvres parents, tiens, prends ça !...Ils étaient atterrés. Pardon de quoi ? Qu’avait-elle à se faire pardonner à son âge ? La drogue ? Un crime ? Une déception amoureuse… à cause d’une fille ? Au troisième suicide, l’affolement gagna les familles. Que se passait-il dans notre bonne petite ville des bords de Loire ? Quel mal étrange frappait la jeunesse ? On commença par observer les adolescents, les épier. On les accompagnait, tiens, comme leur ombre ! à défaut on les faisait suivre. Il fallait absolument comprendre. Le prêtre célébra des messes, on récita à nouveau le rosaire le soir à la veillée ; le conseil municipal se réunissait soir après soir ; on se déplaçait pour les rogations, les génuflexions, les injonctions au ciel... tiens ! on interrogeait les sites de communication, on surfait sur le net, on posait des questions à ne plus finir au monde médical, scientifique, ésotérique, dans toutes les informatiques tic tic, dans toutes les langues, sous toutes les latitudes. Bref, au monde entier, tiens ! La terrifiante conclusion fut que nulle part ailleurs, on n’avait observé un si étrange phénomène. Au suicide suivant, la panique embrasa la ville...
18 janvier 2009

L'oeuvre d'art (suite 1)

samedi 17 janvier 2009 L'oeuvre d'art (suite) Je faillis m'enfuir. - Vous avez là, rien que des histoires d’amours, tiens ! De quoi en faire des tartines longues comme mon bras, tiens ! Dans mon trouble, je crus voir un crochet au bout de son bras... Il me confia l’histoire de cette allée, peut-être avec l’arrière-pensée d’un gain facile. Un jour, commença-t-il, un étranger venu de l’Est avait débarqué dans notre petite ville. Un air de slave abâtardi de maure andalous. Surpris par cette description, j’allai protester d'humanité mais il cracha par terre. - Tiens, prends ça ! dit-il comme s’il répondait à ma surprise. Les bords de la Loire, la proximité de Nantes, la mer, la douceur du climat, l’accueil discret des habitants, tout cela l’avait poussé à s’installer chez nous, il paraît ! tiens, prends ça !... derrière l’église, rue de la Blançonnerie au numéro 2ter, il avait trouvé à se loger. Taciturne et solitaire. Il avait pour tout bagage un sac à dos et une valise sur roulettes. N’était pas charpentier, ni peintre ni maçon. Se disait « arrrrtiste » tiens donc ! avec un fort accent rrrusse... prends ça ! Et il cracha un énorme glaviot glaireux. Un soir, tiens, je m’en souviens comme si c’était maintenant, il vint à la mairie, il y avait conseil municipal . Moi, j’en étais pas, je m’occupais de la voirie à l’époque. Le bougre s’excusa d’interrompre la séance - je crois qu’il était saoul comme dix cosaques ! - Pourquoi des cosaques ? - Parce que les cosaques sont… mais c’est une autre histoire, jeune homme ! Et à nouveau il fit les gros yeux sous son chapeau mou... je faillis m'enfuir à toutes jambes. Ce type me voulait du mal... Comment l'expliquer ? Cela se sentait. J'étais en présence d'un nécrophage...
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