21 mars 2009
Adaptation théâtrale de Candide
Voici le début d'une adaptation théâtrale de "Candide" , pas commune, proche du texte, et laissant une certaine liberté aux comédiens, dans le sens d'un libre et joyeux emportement .
Ceux ou celles qui sont intéressés pour monter ce spectacle peuvent me contacter en laissant un commentaire ou un message sur ce blog
Bonne lecture.
CANDIDE de Voltaire
Adaptation théâtrale de Claudio Ponté
Les personnages
Le conteur
Candide
Cunégonde
Pangloss
Cacambo
SEQUENCE.1 - : Présentation des personnages principaux
Le conteur s’avance
LE CONTEUR
Il y avait en Westphalie, dans le château de M.le baron de Thunder-ten-tronckh, un jeune garçon à qui la nature avait donné les mœurs les plus douces. Sa physionomie annonçait son âme. Il avait le jugement assez droit avec l’esprit le plus simple : c’est je crois pour cette raison qu’on le nommait Candide …
Mesdames, Messieurs ( à la manière d’un présentateur ) : Candide !…
( à Candide ) Approchez donc…ne soyez pas timide, saluez le public…
( si public scolaire ? ) (Prenez des notes…interrogation écrite à la fin du spectacle.)
Candide a 17 ans, peu de poil au menton, et il est amoureux de la jeune et appétissante, Mademoiselle Cunégonde…
Mesdames, Messieurs ( à la manière d’un présentateur ) : Mademoiselle Cunégonde ! …
Approchez, Mademoiselle…saluez le public
Mlle Cunégonde est la fille du baron Thunder ten tronckh, 71 quartiers de noblesse, un des plus puissants seigneurs de la Westphalie car son château a une porte et des fenêtres. Sa femme, Madame la baronne Von Thunder ten tronckh pèse trois cents kilos, ce qui lui attire par là une très grande considération.
(Montrant un autre coin de la scène) Et voici maître Pangloss, le célèbre précepteur, l’oracle de la maison…mais si mais si, le petit Candide écoute vos leçons comme l’évangile.
Mesdames, Messieurs ( à la manière d’un présentateur ) : Maître Pangloss ! Il enseigne la métaphysico – théologo –cosmolo - nigologie.
PANGLOSS
Il est démontré que les choses ne peuvent être autrement : car tout étant fait pour une fin, tout est nécessairement pour la meilleure des fins.
CANDIDE, présentant le conteur
Et voici notre bien-aimé conteur.
LE CONTEUR, vaniteux
Merci ! Très aimable Candide, merci , merci à tous !
PANGLOSS, au conteur
Permettez… Les nez ont été faits pour porter des lunettes ; aussi avons nous des lunettes. Les jambes sont faites pour porter des pantalons, et nous avons des pantalons. Les pierres ont été formées pour être taillées et pour en faire des châteaux ; aussi monseigneur a un très beau château. Les cochons sont faits pour être mangés, nous mangeons donc du porc toute l’année.
LE CONTEUR, vexé
Pardon, mon cher ! mille pardons ! Nous mangeons aussi du bœuf…et… et du poisson aussi !
CUNÉGONDE, à Candide
Candide, venez par ici… Connaissez-vous « l’innéisme virtuel » de Monsieur de Leibniz ?
CANDIDE
Après le bonheur d’être né baron de Thunder-ten-tronckh, mon bonheur est de vous voir tous les jours, Mademoiselle.
CUNÉGONDE
Ne dites pas de sottise. ( Elle l’entraîne au dehors )
PANGLOSS
Ceux qui disent que tout est bien disent une sottise : il faut dire que tout est au mieux.
LE CONTEUR, ironique
J’entends bien, maître Pangloss, que vous êtes le plus grand philosophe de la province et donc de toute la terre, n’est-ce pas, Candide … Candide ?…(Il a disparu) Il a disparu…
SEQUENCE.2 - : Le paravent et Candide chassé
LE CONTEUR
Un jour, Cunégonde voit dans le parc, entre des broussailles le docteur Pangloss qui donnait une leçon de physique expérimentale à Paquette, la femme de chambre de sa mère, une petite brune très jolie et très docile.
Mlle Cunégonde a beaucoup de disposition pour les sciences, et elle observe les expériences réitérées dont elle est témoin ; elle voit clairement la raison suffisante du docteur, les effets et les causes
PAQUETTE
Ah du bruit… maître Pangloss, on vient !
PANGLOSS, essoufflé
Une marmotte… c’est rien…
PAQUETTE
On vient, vous dis-je !
PANGLOSS
Au mieux !…au mieux !
LE CONTEUR
Mlle Cunégonde s’en retourne au château tout agitée, toute remplie du désir d’être savante
CUNÉGONDE
Candide… Candide, suivez-moi…
CANDIDE
Cunégonde, qu’avez-vous, vous êtes toute rouge ?
CUNÉGONDE
Non, c’est vous…Bonjour…
CANDIDE
Moi, je rougis ?… bonjour…(disant n’importe quoi ) oui, rien n’est dans l’entendement qui ne fut d’abord dans les sens
CUNÉGONDE
Comment ?… que dites-vous ?
CANDIDE
Je… vous êtes très belle… les principes du raisonnement… vos joues sont rouges…
CUNÉGONDE
Suivez-moi derrière ce paravent… ramassez mon mouchoir…
LE CONTEUR, commentant
Il le ramasse ; elle lui prend innocemment la main
Les deux jeunes disparaissent derrière le paravent.
CANDIDE, off, de derrière le paravent
Cunégonde… que vous êtes brûlante !
LE CONTEUR
Sans doute il lui baise innocemment la main
CUNÉGONDE, off, de derrière le paravent
Candide, cessez…oh…
LE CONTEUR
Sans doute il lui caresse un sein…
CUNÉGONDE
Non !… stop !… encore !
LE CONTEUR
Leurs genoux tremblent…et leurs mains…
CUNEGONDE
Cessez…Non !…stop !… encore !
LE CONTEUR
Ah Malheur, voilà Monsieur le baron qui arrive ! …
(aux amoureux ) chut !…
Trop tard, il a entendu… il voit la cause et l’effet !… Il chasse Candide du château à grands coups de pied dans le derrière ; Cunégonde s’évanouit.
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