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18 janvier 2009

L'oeuvre d'art (suite 2)

En remerciement de l’accueil des habitants, continuait-il, le bâtard nous offrait une précieuse « oeuvre d’arrrt » comme il disait. Les élus courtois lui firent bonne figure mais, ma foi, il arrivait juste au moment où une décision importante allait être prise par le conseil. On le remercia poliment. Pour lui être agréable et le voir partir au plus vite, voilà, on accepta d’exposer « l’oeuvre d’art » dans le petit hall de la mairie. A peu de temps de là, le jeune fils de Monsieur le Maire mit fin à ses jours. Il s’était jeté sous un train. Il avait laissé un mot: « Je ne peux pas vivre sans elle, je vais la rejoindre » Un chagrin d’amour l’avait emporté. On connaissait le garçon très sensible – trop, disait sa mère. Cela confinait à la maladie. Un amour adolescent c’est banal oui et non, mais ça remue toujours, tiens ! Et même que ça fait rêver, puisque c’est beau l’amour. Je détournai les yeux. Je sortais moi-même d’une douloureuse aventure amoureuse. La « beauté » de l’amour - Qui était la fille en cause ? - Personne ne le savait, tiens. Quelque temps plus tard, un second suicide fit frémir la population. La jeune fille s’était empoisonnée. Elle avait à peine seize ans, était la joie de vivre même. Les parents, les amis, les enseignants, personne ne comprenaient. Sur sa table de nuit, un mot : « pardon mais je pars la rejoindre». Les pauvres parents, tiens, prends ça !...Ils étaient atterrés. Pardon de quoi ? Qu’avait-elle à se faire pardonner à son âge ? La drogue ? Un crime ? Une déception amoureuse… à cause d’une fille ? Au troisième suicide, l’affolement gagna les familles. Que se passait-il dans notre bonne petite ville des bords de Loire ? Quel mal étrange frappait la jeunesse ? On commença par observer les adolescents, les épier. On les accompagnait, tiens, comme leur ombre ! à défaut on les faisait suivre. Il fallait absolument comprendre. Le prêtre célébra des messes, on récita à nouveau le rosaire le soir à la veillée ; le conseil municipal se réunissait soir après soir ; on se déplaçait pour les rogations, les génuflexions, les injonctions au ciel... tiens ! on interrogeait les sites de communication, on surfait sur le net, on posait des questions à ne plus finir au monde médical, scientifique, ésotérique, dans toutes les informatiques tic tic, dans toutes les langues, sous toutes les latitudes. Bref, au monde entier, tiens ! La terrifiante conclusion fut que nulle part ailleurs, on n’avait observé un si étrange phénomène. Au suicide suivant, la panique embrasa la ville...
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